Un festin à Safi



C'est dimanche à Safi. Le soleil se couchera bientôt, la place de l'indépendance est bondée de gens, on entend les vagues se briser aux pieds des falaises rocheuses toutes proches. La rue adjacente est un marché à ciel ouvert et l'ambiance est celle d'un weekend qui se termine, et à cela s'ajoute la fébrilité du match de foot Maroc-Algérie qui aura lieu ce soir. 




Près des fortifications et de la ruelle principale qui plonge au coeur la médina, il y a plusieurs petits comptoirs mobiles. Je planifie mon souper. D'abord, je repère les stands de grillades et je me prends un sandwich chawarma, bien piquant, garni de frites croustillantes. Délicieux bonus. 5 dirhams. 
sandwich chawarma avec frites intégrées, aussi ergonomique que délicieux!

Je me dirige ensuite vers ce petit comptoir où un sympathique monsieur fait frire des beignes devant ses clients. Je les avais déjà vus dans des étalages de pâtissiers, mais jamais comme ça, frits en direct devant soi, comme ceux qui me faisaient rêver dans le film 'mon oncle' de Jacques Tati. Gros, tendres et chaud, et juste assez sucrés. 1 dirham. Je veux en laisser 2 mais le monsieur insiste pour me remettre ma monnaie. Il me fait un clin d'oeil semblant me dire 'on est pas à Marrakech mon ami, ici!' Je déguste la merveille en regardant le soleil couchant. 
 'Big Beigne'

Je ne sais pas si c'est l'appel de la prière qui résonne dans la ville, ou ma conscience, mais je sens que je dois manger l'un des fruits frais qui sont étalés pas loin. Entre les fraises énormes et rouges foncées et les oranges cueillies toute-à-l'heure, j'opte pour ces dernières. 2 dirhams. Grosses comme des pamplemousses et sucrées comme des clémentines, je me retiens pour ne pas gémir de plaisir. 

Je suis rassasié. Ana schbet! Hemdulileh! Je me mêle à la foule à nouveau, et marche un bon moment histoire de digérer, et je tombe sur ces étalages de pâtisseries variées, millefeuilles, pains au chocolat, cornes de gazelles etc. Ce sont des torsades aux pistaches qui affaiblissent ma résistance. Je flanche. 1 dirham. Et j'exulte. Je retourne écouter les vagues, les doigts tout collants.
Ce festin à Safi ce dernier dimanche de mars ne m'a couté que 1,25$!




2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Hmmmm....
    Toute une expérience, euh...sensuelle?, à peu de frais. J'aime bien le passage du beigne... :D

    Avec toutes ces fritures qui ont l'air succulentes, il faudrait pour ma part que je me cédule un marathon à court terme pour perdre toutes livres accumulées pendant ce passage au Maroc...

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